Yane Mareine comédienne-chanteuse

La comédienne-chanteuse Yane Mareine est guadeloupéenne.

Elle s'inscrit au cours Charles Dullin à Paris en 1976 ; dès sa sortie en 1979, elle refuse les stéréotypes, et ignore les rôles trop systématiques de servantes, de sorcières, ou de « femme d’éboueur métaphysique »... 2 années durant elle est prête à renoncer définitivement au théâtre. S’ensuit alors une série de rencontres miraculeuses qui l'obligent à sa passion.

D'abord en Allemagne avec 2 grandes artistes (Gertrud Heise et Melanie de Graff) l'une écrivaine, journaliste et critique de théâtre et l'autre une grande tragédienne à la scène comme à la radio.) Dès 1979 celles-ci lui ouvrent les portes du théâtre classique, en l'introduisant au Am Tuturm Theater de Francfort où elle s'imposera en interprétant dans la langue de Goethe le rôle d’Hélène de Troie dans le second Faust, sous la direction de J. Romano. Cela ouvre des portes !

Son premier vrai et grand rôle lui est enfin offert et par l'Allemagne Fédérale qui lui apporte pendant plus de 10 années l'opportunité de faire l'expérience théâtrale tant rêvée, en compagnie de metteurs en scène et d’artistes novateurs qui bousculent quelque peu les usages (Jorge Zulueta, Jacobo Romano, Yves Jansen, Astor Piazzolla).

Des années de travail et de bonheur qui lui font visiter Goethe, Sénèque Euripide et les tragiques dans les grands théâtres d'Autriche d'Espagne, du Brésil... de la Belgique et de l'Italie le lieu de sa deuxième grande rencontre

C’est en effet en approchant les travaux du maître Jerzy Grotowsky – le réformateur du théâtre du XXe siècle – que l'artiste apprend à explorer d'autres formes d’expression, dont le chant c'est encore dans les master classe de ce grand Maître, à Pontedera qu'elle est encouragée à explorer les apports des cultures et traditions existantes, fussent elles d’essence spirituelle ou folklorique... c'est là une approche qui change sa vision du théâtre.

Yane Mareine

Photo : DR

Après cette importante découverte et suite à une tournée brésilienne où elle s'arrêtera à Ouro Preto, elle s'éloigne un temps  de la scène et entreprend des recherches autour de ce qu’elle appelle les « outils de résistance des déportées »...

Des Amériques à l'Océan Indien, ses investigations l'orientent vers les rythmes, le langage et les rites religieux d'esclaves, ainsi que la signification profonde de la gestuelle sacrée dans les chants qu'elle collecte tout au long de ses déplacements...

Depuis, la voix est devenue pour Yane Mareine un nouvel instrument, qu'elle développe dans le centre du Roy Hart Theatre car après cette période de recherches le retour à la scène vers la création s'est fait avec le chant comme une respiration ; Depuis 2001, sous le titre générique de « Les chants graffitis », Yane Mareine a crée un répertoire évolutif issu de sa collecte autour monde... la synthèse de ses investigations.

Ce « mono-drame chanté » se joue encore dans de très nombreux festivals en France et à travers le monde, en phase avec la conception de l’artiste d’un théâtre de recherche...

En France, ses rencontres-créations sont tout aussi opportunes et les rôles conformes à ses attentes. Après Antoine Bourseiller en 2010, ce sera Béatrice Agenin (ex sociétaire de la Comédie française) en 2015, pour une pièce de Lee Blessing.

De ce parcours inédit, Yane Mareine a reçu la passion des arts de la scène... Elle vient d'ouvrir en Guadeloupe un espace consacré à l'expression, où elle transmet son savoir autour de la voix.