Sohad Magen, gwoka

Sohad Magen développe son amour des musiques traditionnelles vivantes dans le Congo où elle grandit. Lorsqu’elle découvre le pays de son père elle y rencontre une musique nouvelle et pourtant familière, le Gwoka. Jeu d’improvisation dansé, joué et chanté. Elle s’initie dès l’âge de 9 ans à la danse sous l’autorité de Jacqueline Cachemire-Thole à l’Akadémiduka de Pointe-à-Pitre, puis apprend le tambour ka avec des maîtres tels que Henry Délos et Armand Achéron. Elle joue toute son adolescence dans les léwoz et chez Man Soso, jusqu’à devenir soliste et markeuz.

A 15 ans elle devient la soliste de Sobo, premier groupe de Gwoka exclusivement féminin, au sein duquel elle jouera dans le premier léwoz a fanm (1997), et se produira notamment 3 fois au festival de Gwoka de Sainte Anne.

Durant ses années d’études en France, elle se plaît à mélanger le tambour ka avec de nouveaux styles musicaux : chants lyriques, jazz berbère, jazz fusion, latin jazz ; et s’initie à de nouvelles percussions : Djembé, sangbang, kenkini, doum, tabla, derbouka, bongos et congas. Elle devient par la suite soliste djembéfola au sein de la troupe de danse africaine Métiss’art de Marseille. Elle valide son Master de philosophie avec mention bien en présentant ses travaux de recherche sur le rythme comme structure consistante de la mémoire collective dans la tradition orale.  

Sohad Magen

Photo : DR

En 2009 avec ses frères et sœurs, elle fonde l’association Massilia Ka à Marseille qui vise la promotion et la diffusion de la musique Gwoka en région PACA et qui propose une formation continue de cette discipline ; et dirige le groupe Massilia Ka constitué d’élèves et de musiciens marseillais de tous horizons.  

De retour depuis peu dans son île, elle y enseigne les lettres et la philosophie, et travaille actuellement avec trois groupes : Rasin’ (Jazz caribéen), Gwadjo Trio (jazz manouche), et  Fanm Ki Ka (groupe féminin de Gwoka).

Introduire le ka au sein de musiques inattendues, repousser les limites de la composition et élargir les possibilités de l’instrument, tel est le travail que Sohad ne se lasse pas d’enrichir à ce jour.