Lydia Jardon piano

Certains ont parlé, à propos du jeu pianistique de Lydia Jardon, d’une alchimie mystérieuse de fougue et de distance face au texte, d’une inextinguible passion et d’un contrôle méticuleux de l’expression. Cet énoncé paradoxal peut en réalité s’appliquer à la personnalité tout entière de Lydia Jardon : fondamentalement passionnée, enflammée et intense, elle est également une artiste réfléchie, qui ne cesse de s’engager et d’imaginer les projets les plus variés.

Rien n’interdit bien sûr d’énumérer les prestigieux états de service de Lydia Jardon : lauréate du Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris, titulaire d’une licence de concert à l’unanimité de l’École Normale de Musique de Paris, elle est également lauréate de la fondation Cziffra et du concours international Miłosz Magin. Lydia Jardon a joué dans le monde entier, en récital ou en concerto. Cette formation au plus haut niveau et ce parcours sans faute ne suffisent pourtant pas à résumer le tempérament artistique de cette pianiste singulière.

Hors norme, Lydia Jardon ? Sans doute, par les différentes formes que prend son action musicale, qu’elle ne mène jamais en dehors de l’humain. Elle est ainsi la fondatrice d’un festival de musique de chambre à Ouessant, qui depuis 2001 réunit chaque année de nombreuses musiciennes sur « l’île aux femmes ». En qualité de directrice artistique, Lydia Jardon y conçoit une programmation originale incluant des partitions oubliées de compositrices injustement reléguées aux oubliettes de l’histoire (Marie Jaëll, Louise Farrenc, Clara Schumann, Mel Bonis, Rebecca Clarke…).

Lydia Jardon

Photo : DR

En 2012 un festival à l’instar de celui d’Ouessant, où seront mises à l’honneur les compositrices de la Grande Caraïbe, verra le jour en Guadeloupe. Lydia Jardon est également la fondatrice et directrice de la maison de disque Ar Ré-Sé, structure indépendante avec laquelle elle exhume des partitions méconnues de grands maîtres (Kœchlin, Medtner, Lekeu, Magnard, Miaskovsky…), mettant un point d’honneur à les confier à des interprètes d’excellence qui débutent souvent leur carrière.

Lydia Jardon montre une prédilection pour les partitions éruptives, celles qui requièrent l’élan intrépide du virtuose autant que le soin du détail (les critiques de l’ensemble de sa discographie s’en font l’écho). En 2009 elle a enregistré pour Ar Ré-Sé les Sonates n°2, 3 et 4 de Miaskovsky. Son dixième disque consacré à deux transcriptions pour piano seul de L'Oiseau de Feu et du Chant du Rossignol de Stravinsky sortira en "première mondiale" en octobre 2012.

Lydia Jardon a reçu en novembre 2010 les insignes de Chevalier dans l’Ordre national du mérite pour l’ensemble de sa carrière.

Un documentaire de 52 minutes, diffusé récemment sur France 3, a été consacré aux « Musiciennes à Ouessant » (production : Idéale Audience, Hélène Le Cœur, réalisation : Dominique Pernoo).

 

Sites :

www.lydiajardon.com

www.arre-se.com

www.musiciennesaouessant.com